samedi 6 juillet 2013

Le Sandre et la météorologie 2ème partie

Dans la première partie de ce dossier (voir article comment les conditions météos influencent-elles l’activité des sandres ? -1ére partie), nous avons abordés l’influence des conditions météorologiques sur l’activité ses sandres qui elle-même conditionne sérieusement le bon ou mauvais déroulement de nos parties de pêche. Nous avons vu en particulier que la luminosité jouait à ce niveau là un grand rôle. Nous allons cette fois nous pencher en détail sur tous les éléments qui influent sur cette fameuse luminosité.
 
1- L’inclinaison du soleil
 
La position du soleil dans le ciel dépend essentiellement de deux paramètres  : la période de l’année et le moment de la journée. En hiver, l’inclinaison du soleil par rapport à la terre est plus basse qu’en été où elle atteint pratiquement la perpendiculaire. Durant le printemps et l’automne, toutes les situations intermédiaires apparaissent. De ce fait, l’incidence des rayons lumineux à la surface de l’eau (et donc aussi sous l’eau) est moins forte en hiver qu’à la belle saison. L’angle du soleil à cette saison, en oblique, n’est pas vraiment direct. Il faut comprendre qu’une forte luminosité ne stoppe pas l’activité alimentaire mais qu’elle tend à intensifier la phase de prédation et/ou à réduire sa durée. La lumière accélère et concentre les moments de chasse des sandres. De ce fait, par forte luminosité, les sandres peuvent très bien se nourrir si les conditions sont favorables (disponibilité de proies) mais leur activité sera généralement très brève. Par grand soleil, les sandres peuvent donc chasser en pleine journée, mais seulement de manière furtive sur de courtes périodes allant généralement de quelques minutes à quelques dizaines de minutes tout ou plus. Cependant, il est fréquent qu’une forte luminosité déplace la période de chasse vers un moment où la lumière s’atténue, plus favorable pour surprendre les proies. C’est donc bien souvent aux extrémités du jour que les chasses ont lieu et ce phénomène est d’autant plus marqué que l’incidence des rayons solaires est forte. Autrement dit, vous l’aurez compris, les chasses crépusculaires des sandres, aux extrémités du jour, sont plus fréquentes en période estivale qu’en période hivernale. Elles augmentent au fur et à mesure que le printemps avance et que le soleil monte chaque jour un peu plus droit dans le ciel. Elles diminuent avec l’automne et le soleil qui évolue de plus en plus en oblique, atténuant l’intensité lumineuse.
 
2- La durée du jour
 
Corrélativement à I’ intensité de lumière naturelle, la durée d’éclairement évolue elle aussi avec les saisons. Sous nos latitudes, dans la zone tempérée, la durée du jour en été est plus importante qu’en hiver, avec toutes les transitions possibles en passant d’une saison à l’autre. Les variations naturelles de l’intensité et de la durée d’éclairement font que, de l’hiver à l’été, les jours rallongent et la lumière se fait globalement plus intense. Durant cette période, l’activité des sandres va progressivement avoir tendance à se concentrer aux extrémités du jour, cela d’autant plus que le ciel est dégagé. De l’été à l’hiver, les jours raccourcissent peu à peu et, d’une manière générale, l’activité alimentaire des sandres aura tendance à s’étaler petit à petit davantage vers le milieu de la journée du fait de la baisse de l’intensité lumineuse et de la longueur du jour. Bien entendu, il existe toujours des exceptions à ces tendances. Il est ainsi possible d’observer par exemple une forte activité des sandres en début d’après-midi en plein milieu de l’été par un temps calme et ensoleillé. Mais cette période d’activité sera probablement de courte durée et due à des circonstances particulières qui ne se répéteront pas forcément les jours suivants. Les sandres savent saisir des opportunités alimentaires (concentration de poissons fourrage, mues massives d’écrevisses alors plus vulnérables, etc.) même si les conditions de luminosité ne semblent pas favorables à la chasse.
 
3- La couverture nuageuse
 
Le type et la densité des nuages qui peuvent passer dans le ciel influencent également l’intensité lumineuse qui pénètre l’onde. Vis-à-vis de l’activité des sandres, si les causes sont différentes, les effets sont les mêmes. Lorsque le temps reste couvert, les périodes d’activité alimentaire des sandres ont tendance à être plus étalées que lorsque le soleil est persistant. Par ciel sombre, l’activité est plus diffuse tout au long de la journée. Elle sera certes régulière mais rarement intense. En action de pêche, si l’on adapte correctement sa stratégie (zones prospectées, techniques, présentations, etc.), on pourra prendre par temps nuageux à pluvieux un ou deux sandres ici, et en persévérant, un ou deux autres là-bas, rarement de belles séries de poissons sur un même poste mais des touches (souvent pas très appuyées) tout de même tout à fait envisageables tout au long de la journée. Tout se passe comme si les sandres savaient que les conditions nuageuses sont propices pour surprendre des proies et que, bien que sur le qui-vive, ils étaient moins pressés de lancer des attaques tous azimuts. Lorsque le soleil domine, c’est l’inverse qui se produit généralement  : les sandres sont plus actifs mais sur des courtes périodes, généralement à l’aube et au coucher du soleil. L’activité se révèle intense mais concentrée. La luminosité ambiante évoluant rapidement, c’est comme si les sandres profitaient avec frénésie de moments favorables à la chasse, mais qu’ils savent de courte durée. Les prises multiples, avec des attaques franches, seront alors plus facilement réalisables lors de ces moments privilégiés, mais, sans que cela ne soit pour autant impossible, il faudra alors sans doute s’attendre à "galèrer" un peu (ou en tout cas s’adapter) pour espérer piquer un ou deux poissons le reste de la journée. Un contexte particulier mérite ici d’être mentionné. Même si le ciel est très ensoleillé, il suffit du passage de quelques gros nuages, ne serait-ce qu’une petite heure, pour bien souvent voir les sandres s’activer soudainement, parfois seulement 10 ou 20 minutes, le temps de cette modification de luminosité. Si bien que l’on peut faire sa pêche durant de tels moments brefs. Il faut en tout cas s’en souvenir et savoir en profiter. J’aurais plusieurs anecdotes à raconter pour illustrer ce phénomène. C’est notamment le cas lors de montées orageuses. Le facteur déclenchant est le changement soudain de luminosité qui agit comme un signal auprès des sandres. L’activité cesse généralement aussi rapidement qu’elle s’est déclenchée alors que le soleil réapparaît.

4- Le vent
Par les vagues qu’il génère à la surface de l’eau, le vent perturbe la diffusion de la lumière et ainsi abaisse de manière plus ou moins importante l’intensité lumineuse qui rentre dans l’eau. C’est pourquoi, dans la plupart des conditions, et d’autant plus que l’eau est claire et que l’on se situe autour de la période estivale où l’éclairement est plus fort, une surface agitée produit des opportunités pour que les sandres s’activent. Une exception avec les vents froids (venant du nord à l’est) qui, au printemps et en automne en particulier, peuvent avoir un effet négatif en rafraîchissant brutalement l’eau. Lorsque le temps est couvert, le vent qui souffle accentue encore la baisse de la luminosité ambiante sous l’eau. En se cumulant, ces deux paramètres stimulent l’activité alimentaire des sandres. Dans ces conditions, des poissons d’attitude neutre, qui se seraient activés plus tard dans la journée si le ciel était dégagé, peuvent être poussés à chercher de la nourriture plus tôt. Il est bien connu que les rives battues par les vagues sont plus propices. Non seulement la nourriture du fretin y est concentrée, mais les conditions de chasse pour les sandres y sont meilleures.

5- La turbidité de l’eau
 
Un autre paramètre susceptible de modifier la propagation de la lumière est bien sûr la turbidité de l’eau, c’est-à-dire son degré de transparence. Plus l’eau est chargée en particules dissoutes (tanins, etc.) ou en suspension (argile, débris, phytoplancton, etc.), moins la lumière pénètre facilement et profondément. De ce fait, une eau turbide (teintée) aura un plus grand effet "tampon" sur la pénétration de la lumière qu’une eau claire. C’est pourquoi les sandres peuvent se montrer plus régulièrement actifs dans une eau plus ou moins colorée qu’ils ne le feraient dans une eau cristalline, par fort éclairement en tous cas.
 
Des prédateurs qui tirent avantage de leur atout visuel
 
Les périodes où la luminosité est faible et où les changements (à la baisse) de luminosité sont rapides correspondent aux moments privilégiés pour que les sandres se mettent en quête alimentaire de manière plus ou moins intense selon les circonstances. Elles possèdent toutes un point commun : ces conditions sont celles où les sandres bénéficient d’un avantage visuel prononcé pour surprendre leurs proies potentielles. Il est donc tout à fait logique qu’ils exploitent préférentiellement ces circonstances qui sont en leur faveur.
Pour autant, la lumière ne leur indique pas qu’ils doivent chasser, mais seulement qu’ils peuvent chasser (avec les meilleures chances de succès). Or, tous les individus d’une population ne possèdent pas le même niveau d’activité à un moment donné. Seuls des sandres enclins à se nourrir seront donc stimulés. Il apparaît peu probable que des conditions de luminosité favorables déclenchent un comportement de chasse chez des poissons qui sont pour diverses raisons inactifs.
La lumière constitue le facteur clé essentiel pour synchroniser la prédation des sandres. Mais elle ne semble pas vraiment influencer la proportion de sandres prédisposés à se nourrir activement. Ce rôle apparaît être le fait d’un autre facteur clé : la stabilité des conditions météorologiques. C’est ce que nous aborderons dans le dernier volet de ce dossier.

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