vendredi 5 juillet 2013

Le Sandre et la météorologie 3ème partie

  Comme tous les autres poissons, animaux à sang froid, le métabolisme des sandres est principalement régulé par la température du milieu, corrélativement au préférendum thermique de l’espèce, c’est-à-dire la fourchette de températures qui permet le meilleur développement de l’espèce. Dans les eaux froides de l’hiver, le métabolisme des sandres est moins soutenu que dans les eaux chaudes de l’été.
 
Parallèlement à ce facteur thermique, qui fixe en fait le taux maximal d’activité des poissons à des températures données, la variation des conditions météorologiques semble être prépondérante pour déterminer la quantité d’individus enclins à s’alimenter, c’est-à-dire ceux qui seront actifs au sein d’une population, ou même d’un banc de sandres. L’espèce se révèle volontiers grégaire. Il faut savoir que les sandres d’un groupe donné ne s’alimentent généralement pas tous strictement durant les mêmes périodes. Certains individus afficheront un niveau d’activité élevé, pour d’autres il sera modéré, pour d’autres encore il sera faible, avec les nuances comportementales intermédiaires qui existent.
La stabilité météorologique  : un rôle d’activateur
II apparaît que les proportions respectives de sandres relevant, à l’échelle individuelle, de ces trois principaux états d’activité (actifs, neutres, inactifs) dépendent en fait étroitement du nombre consécutif de jours durant lesquels le temps s’est montré relativement stable. Plus la météo demeure stationnaire, plus le nombre de sandres susceptibles d’être actifs et donc aptes à chasser tend à être important. Ainsi, de la même manière qu’il est judicieux d’être attentif aux conditions de luminosité pour évaluer les moments propices aux sandres pour la traque de proies (et donc les périodes où ils se montreront plus agressifs), le pêcheur avisé que vous êtes à n’en pas douter ne manquera pas (désormais) d’observer les conditions météorologiques qui ont prévalu avant la partie de pêche envisagée. Que l’on soit en présence d’un anticyclone ou d’une dépression (peu importe vraiment), ce qui compte, c’est l’évolution du temps. Il semble en effet que les sandres soient sensibles aux changements de conditions météorologiques et que cela ait une réelle répercussion sur leur activité générale et plus particulièrement sur leur comportement alimentaire. Cela peut concerner divers paramètres météorologiques, qui peuvent évoluer seuls ou cumulés: pression atmosphérique (et donc présence plus ou moins importante de soleil), masses d’air (température, hygrométrie, etc.), vent, etc. Il est vraisemblable que leur organisme nécessite un certain délai pour s’ajuster aux changements de leur environnement. C’est d’ailleurs vrai pour de nombreuses espèces de poissons mais ce phénomène est semble-t-il nettement marqué chez le sandre. L’expérience montre que plus le changement de temps est rapide (en terme de durée) et/ou drastique (dans l’importance de la variation des paramètres météorologiques), plus cela semble affecter globalement les sandres, en ayant pour effet d’abaisser leur niveau d’activité, d’autant plus profondément que les changements sont radicaux. Suivant l’importance des modifications, une plus ou moins grande proportion de sandres sera touchée. Pour le pêcheur, cela signifie que le nombre de sandres enclins à se nourrir diminue plus ou moins fortement. Cependant, il est rare, sauf peut-être dans des conditions extrêmes, que cela se répercute sur tous les individus d’une population donnée. D’un autre côté, cela signifie aussi que plus le nombre de jours consécutifs de temps relativement stable est grand, plus le nombre de sandres prédisposés à se nourrir sera important. Ce qu’il faut donc retenir c’est que la quantité de sandres actifs est d’autant moins grande que la période entre deux changements de conditions météorologiques est courte. Pour autant que les choses soient claires : cela ne signifie pas qu’il est impossible d’attraper des sandres pendant ces moments de changements météorologiques. Cela veut simplement dire qu’il faudra certainement travailler avec plus d’efforts et plus longtemps pour espérer avoir des chances de toucher du poisson.
Des principes, pas des règles absolues

Par exemple, un jour où le temps est doux et nuageux n’est pas forcément en soi une indication sur le fait que de nombreux poissons s’alimenteront tout au long de la journée. Ces conditions signifient que seuls les sandres réceptifs aux stimuli alimentaires, donc à pouvoir afficher une certaine agressivité (et une complaisance vis-à-vis de nos leurres et appâts), auront tendance à chercher à se nourrir.
Si ce jour fait suite à un temps froid et ensoleillé qui prévalait encore la veille, il y a de fortes chances que seule une nette minorité d’individus se montre active. Mais si ce jour-là correspond, disons au troisième ou quatrième jour de persistance d’un temps stable, il y a de fortes probabilités (sauf en présence d’autres facteurs indépendants défavorables) qu’une majorité des sandres cherchera à capturer des proies, augmentant ainsi les opportunités de prises. Ce nombre d’individus présentant un niveau d’activité élevé ne fera que croître progressivement encore si le temps reste stable, jusqu’à ce qu’un nouveau changement météorologique se manifeste.
Il ne faut pas oublier que les besoins alimentaires des sandres, en rapport avec leur métabolisme, sont, nous l’avons déjà souligné, étroitement liés au régime thermique des eaux mais aussi à leur calendrier biologique.
Il y a des périodes de l’année où, pour diverses raisons relevant aussi bien de facteurs environnementaux (externes) que physiologiques (internes), les besoins alimentaires des sandres sont potentiellement plus importants. Par exemple, 2 ou 3 jours de temps stable au printemps ou en automne sont capables d’apporter le même taux de poissons actifs que 5 jours de temps persistant en plein été. Dans un autre sens, toutes choses étant égales en terme de stabilité météorologique, davantage de sandres seront susceptibles d’être amenés à se nourrir plus en été qu’en hiver, leurs besoins étant supérieurs à la belle saison.
L’alimentation des poissons n’est pas seulement fonction de la température du milieu. Elle dépend également d’exigences biologiques spécifiques et, en milieu naturel, de la disponibilité de la nourriture. Dans ces considérations, tout est donc relatif et doit être placé dans un contexte général.
Il ne faut retenir des informations révélées ci-dessus que les principes. N’y voyez pas de situations tranchées ni de règles absolues : il y aura toujours des exceptions. Les exceptions ne relèvent que de circonstances particulières. Mais des principes, vous pouvez les appliquer dans la plupart des situations. La pêche n’est certes pas une science exacte, mais elle obéit tout de même, c’est en tous cas ma conviction, à une certaine logique.

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