mardi 9 juillet 2013

L'influence Lunaire

Pour comprendre l'influence de la lune sur le rythme de la vie de la faune sauvage, il faut d'abord en cerner les mécanismes.
L'effet le plus connu et le plus mesurable concerne le phénomène des marées.
La force gravitationnelle de la lune représente l'un des principaux facteurs qui déterminent la fréquence et l'intensité des marées. Elle est définie par la position relative de la lune, la distance entre la terre et ce satellite, l'angle de la lune par rapport à un endroit et à un moment spécifique.
La lune possède 1/16ème de la force gravitationnelle de la Terre. Le soleil possède dans l'absolu une force gravitationnelle 2 millions de fois supérieure à celle de la lune, mais son très grand éloignement de la Terre fait qu'il n'applique en réalité que 1/3 de la force d'attraction lunaire.
Comme les forces de gravité diminuent avec la distance, la lune exerce une attraction maximale des masses liquides lorsqu'elle se situe le plus prés d'un lieu donné de notre planète et, à l'opposé, son influence gravitationnelle est minimale lorsqu'elle en est le plus éloignée.
Les phases lunaires sont directement liées à la géométrie relative entre le soleil, la lune, et l'endroit précis d'où on observe cette position depuis la surface de la Terre.
La pleine lune (lune blanche) nous apparaît lorsque le soleil et la lune sont en position opposées.
La nouvelle lune (lune noire) se manifeste quand le soleil et la lune sont placés du même coté par rapport au point d'observation sur la Terre.
Leurs forces gravitationnelles s'exercent alors dans le même sens. Le temps entre deux phases lunaires identiques est de 29 jours, 12 heures et 44 minutes, en moyenne. Force est de constater que les créatures aquatiques, depuis leur origine océanique commune il y a plus de 4 milliards d'années, ont calé leurs activités sur ces phénomènes de gravité et de marée, largement influencés par la lune. Nos poissons d'eau douce ont des origines marines et l'évidence suggère qu'ils ont gardé leur sensibilité physiologique et instinctive à l'influence gravitationnelle, qui semble agir comme un signal. L'horloge biologique quotidienne des carnassiers, que ce soit en mer ou en eau douce, est donc influencée par la période de circonvolution lunaire.
La lune joue un autre rôle dans les rythmes alimentaires des poissons par l'éclairement qu'elle est susceptible d'apporter, durant la nuit bien entendu. L'intensité lumineuse générée par la réflexion de la lumière solaire depuis la lune vers la Terre dépend de la phase lunaire et de la surface reflétant cette lumière. Elle est maximale au moment de la pleine lune et lorsque la lune est à son apogée. Pour avoir un effet, elle demeure conditionnée par les conditions météorologiques ou environnementales, notamment l'absence de couverture nuageuse, de brume ou encore de particules en suspension dans l'eau, qui feront écran à la propagation de la lumière. Pour peu que l'eau soit donc relativement claire et le ciel dégagé, une lune bien formée peut produire un éclairage suffisant pour stimuler l'activité de chasse de prédateurs habituellement diurnes (ex : brochet, black-bass) ou crépusculaires (ex : sandre, silures) et transformer la nuit en période favorable à la pêche... là où c'est autorisé !
S'appuyant sur ces considérations, la théorie «solunaire» à été élaborée par J.A. Knight en 1926, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. C'est à cette époque, et constatant qu'à certaines périodes les poissons étaient plus actifs qu'à d'autres, que Knight, un féru de pêche à la mouche, prit l'initiative d'évaluer 33 facteurs susceptibles d'influencer le comportement alimentaire des poissons d'eau douce et d'eau salée.
Parmi tous ces paramètres analysés, 3 ont semblé d'après ces études, avoir une nette influence : le lever et le coucher du soleil, les phases lunaires et les marées. Au fur et à mesure de ces recherches, Knight s'est rendu compte que la relation entre le soleil et la lune, étaient les facteurs déterminants. Il détermina que les moments de lune haute et de lune basse constituaient indubitablement des périodes privilégiées, qualifiées de «majeures», mais qu'entre ces deux pics d'activité il existait des périodes «mineures» intermédiaires où les poissons étaient là aussi significativement actifs. Les périodes mineures s'établissent au lever et au coucher de lune et les périodes majeures se manifestent au milieu de ces transitions, tout cela bien sûr à n'importe quel moment du jour et de la nuit.
Tout laisse à penser que ces phénomènes sont en relation avec les habitudes alimentaires développées depuis des temps immémoriaux. Les poissons se nourrissent préférentiellement en relation avec les phases lunaires quand la lune est dans ses périodes majeures, s'alimentent opportunément durant les périodes mineures et, le reste du temps ne mangent pratiquement pas.
Il ressort ainsi, au niveau des pics d'influence solunaire, de la synthèse que nous faisons des travaux de Knight, d'autres études réalisées depuis comme d'observations empiriques, les principes suivants :
  1. Pics annuels : Il faut savoir qu'il existe des mois critiques, correspondant aux périodes de solstices. Juin est le mois qui présente les influences solunaires combinées les plus importantes dans l'hémisphère nord. Dans l'hémisphère sud il s'agit du mois de décembre. C'est au cours de ces mois, et pendant les moments propices que l'influence solunaire s'avère la plus forte de toute l'année. Dans l'hémisphère nord, entre l'équinoxe d'automne et celle de printemps, quand le soleil présente une trajectoire journalière plus baissée vers l'horizon, les carnassiers tendent à se nourrir davantage vers le milieu du jour, avec une moindre influence du cycle lunaire. Les poissons sont alors davantage influencés par l'intensité de la lumière et la durée du jour que par la lune. Du printemps à l'automne, les effets s'inversent avec une prédominance des phases lunaires par rapport à la luminosité : les prédateurs se nourrissent plus activement lors des pleines lunes et nouvelles lunes. C'est l'inverse qui se produit dans l'hémisphère sud.
  2. Pics mensuels : les jours de nouvelle lune et de pleine lune apportent la stimulation d'activité la plus importante chaque mois. Le phénomène apparaît encore plus marqué auprès des gros spécimens. Les 2 ou 3 jours de part et d'autre des pics sont également très favorables.
  3. Pics journaliers et conjoncturels : les moments fastes sont liés à diverses influences. Plus le facteur favorable coïncident, plus l'intensité de l'activité sera forte et durable. La clé pour déterminer avec précision les meilleurs moments tient dans la capacité à connaître la position relative du soleil et de la lune en fonction d'une localisation particulière. Les périodes «majeures» coïncident avec l'alignement des forces gravitationnelles à l'aplomb d'un endroit donné. Les périodes «mineures» se manifestent quand ces forces sont alignées par rapport à l'horizon d'un endroit donné.
  4. Durée des temps solunaires propices : tout pêcheur sait que les poissons, et notamment les carnassiers, ne se nourrissent pas en permanence. Il sait aussi que, pour certaines raisons, quand les poissons s'activent il existe parfois des séquences de frénésie alimentaire remarquable. Ces moments éminemment propices à la pêche se déroulent, selon Knight, durant une période définie et limitée comprise entre 1h et 2h, en fonction de la position conjointe de la lune et du soleil.
Dans l'absolu, il est avéré que les toutes meilleures dates pour la pêche des carnassiers correspondent aux périodes solunaires majeures ou mineures qui surviennent aux moments de lever et de coucher du soleil pendant une phase de pleine lune ou, encore mieux, de nouvelle lune.
Pour peu que les conditions locales soient propices et qu'il y ait un minimum de poissons dans l'endroit ciblé et vous avez là tout simplement le jour où il faut être à la pêche !
A partir de ces considérations, force est de constater que les dictons populaires ne sont pas toujours fondés. On entend souvent dire par exemple que «la pleine lune ne vaut rien pour la pêche». La pertinence avérée de la théorie solunaire remet en cause cette croyance erronée.
Il existe donc, de manière indiscutable, en référence aux nombreuses études à caractère scientifiques réalisées et étayées par l'expérience, des moments privilégiés lors desquels les carnassiers se nourrissent activement, et impactent le rendement de la pêche. Il n'y a pas à croire ou pas dans l'influence sol unaire : il s'agit de faits établis et qui ont une explication «Scientifique». Pour autant, l'influence conjointe du soleil et de la lune, si elle détermine des tendances marquées dans le rythme alimentaire des poissons de façon prédictible, doit néanmoins toujours être relativisée en rapport avec les facteurs locaux, notamment météorologiques et environnementaux. Elle donne une tendance générale, c'est-à-dire qu'à circonstances semblables, l'effet sol unaire est manifeste. Mais l'intensité de l'activité des poissons dépend aussi beaucoup des facteurs environnementaux qui, eux, sont aléatoires et en tous cas imprévisibles (ou seulement à court terme). Sans enter dans le détail qui à lui seul mériterait plusieurs développements, il faut garder en tête que la température et la pression atmosphérique, sans doute les deux paramètres les plus significatifs sur l'activité piscicole, jouent un rôle prépondérant. Les poissons, tout comme la plupart des animaux, savent autant par des mécanismes innés qu'acquis, à quoi s'attendre de ces paramètres extérieurs. Cela n'est pas sans conséquence sur la réponse comportementale aux effets solunaires. Les poissons évoluant dans un milieu aux variables écologiques susceptibles de changer, l'influence des conditions locales (environnement + météo) vient tamponner l'effet solunaire en l'optimisant, se ces conditions sont favorables, ou à contrario, en le réduisant si ces conditions sont défavorables.
Connaître les effets du soleil et de la lune ne représente donc qu'une partie du puzzle complexe qui aide à prévoir l'activité des poissons. Une chose au moins aussi importante pour ajuster les pièces du puzzle tient dans la compréhension des particularités biologiques et écologiques des espèces ciblées. Les carnassiers sont souvent des prédateurs opportunistes qui savent profiter de circonstances propices, pas seulement dictées par les effets solunaires. Tous les poissons n'ont pas les mêmes modes de vie et leurs tendances alimentaires reflètent des spécificités dont il faut tenir compte. C'est encore oublier qu'un ultime paramètre de taille, vient interférer : le talent du pêcheur ! La qualité du pratiquant dans l'action de pêche et sa capacité à localiser les poissons sont des paramètres décisifs. Pour autant, il est clair que l'endroit où va se positionner le poisson et son niveau d'activité sont fortement influencés par les conditions du milieu, l'évolution météorologique et, immanquablement, par les effets solunaires...
Si bien que, en tout état de cause, le moment le plus favorable pour pêcher sera toujours... à chaque fois que vous le pouvez !

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